Ne confondez pas partage et oubli de soi

Le partage, c'est génial! Mais s'il vous amène à l'oubli de soi, il devient néfaste! Alors, comment ne pas confondre partage et oubli de soi?
Partage et oublie de soi

Si j’ai décidé d’écrire sur ce sujet, c’est que j’ai longtemps fait la confusion. Mais, je sais aussi que vous allez être nombreux à vous reconnaître.

L’idée de partage

C’est une très belle notion. Toutefois, elle doit être faite dans la justesse.
C’est à dire, que le partage doit rester quelque chose que vous faites avec plaisir.
On partage un bon plan, un cadeau, un moment de complicité, une bonne idée, notre temps, … On peut aussi partager au niveau financier ou des choses que l’on possède.

Pour moi, dans la notion de partage, la justesse est très importante. Sinon, on dérive vers l’oubli de soi et là, rien ne va plus! Le soucis c’est aussi que parfois, le partage ne se fait pas pour de bonnes raisons mais pour être aimé, par peur d’être rejeté, … En fait, l’oubli de soi commence là ou s’arrête le partage.

L’oubli de soi, c’est faire quelque chose que nous trouvons injuste ou qui est déséquilibré.

Nous sommes d’accord, partager sans rien attendre en retour est magnifique. Par contre, se mettre en situation compliquée, faire quelque chose qui va à l’encontre de nos valeurs, de nos aspirations profondes… c’est s’oublier.

Soyons concret!

Prenons un exemple pour que les choses soient plus claires. Vous avez faim et que vous n’avez pas mangé depuis 2 jours, faute d’argent. A ce moment précis, vous avez un succulent sandwich entre les mains. Près de vous, il y a une personne qui salive devant votre repas et qui, elle n’a pas de repas… Que faites-vous? Vous partagez ou pas? (Aïe, c’est dur d’aborder la faim, n’est-ce pas?)

Si vous avez dit “oui bien sûr, je partage”, c’est qu’il y a de grandes chances que vous fassiez partie des nombreuses personnes qui s’oublient au profit des autres ! Si vous avez dit “Eh! donne-moi plus d’infos! Cette personne a-t-elle juste envie de manger un bout car elle a fini son propre repas il y a plus d’1h ou, est-elle aussi affamée que moi? C’est différent!” Alors, vous faites sûrement partie des personnes qui arrivent à partager ET à se respecter elles-même.

Nous fonctionnons souvent comme ça. C’est dans notre encodage, dans notre éducation, dans nos croyances, dans nos peurs… Et oui, nous sommes parfois prêts à donner notre chemise en voulant aider et en “pensant” aider et cela fait que nous oublions de regarder les choses de manière objective. Peut-être avons-nous aussi un petit complexe du sauveur !?!

Est-ce que vous comprenez mieux? Si cette personne est quelqu’un qui n’a pas assez d’argent pour s’offrir à manger correctement chaque jour et que vous partagez, ce sera un merveilleux cadeau. Si c’est quelqu’un qui sort de table, mange des repas gargantuesques chaque jour et a “juste un petit creux”, alors c’est de l’oubli de soi si vous partagez.
C’est parfois difficile de ne pas être dans cette idée de partage. Il faut dire que la société est paradoxale: à la fois individualiste et culpabilisante. A la fois, on vous montre, tous les jours aux infos et dans les magazines people, des personnes qui gagnent un argent “indescent” et, on vous dit que des gens meurent de faim au coin de votre rue. Que ressentez-vous face à tout ça? Sûrement de l’injustice, de la non justesse, peut-être de la colère, voire même du dégoût, … Et cela contribue à ancrer dans votre tête l’idée que le partage est obligatoire, que sans ça, notre monde est fichu, que si vous ne partagez pas, vous serez à l’origine de tous les malheurs du monde, … Alors, vous vous mettez en mode automatique et vous donnez, donnez, donnez, sans compter mais aussi sans faire de différence.

Jusqu’où cela peut aller?

J’ai expérimenté cela! Avec mon mari, dans notre précédente vie professionnelle, nous gagnions pas mal d’argent, alors, on avait plaisir à offrir des cadeaux, à donner sans compter, … Mais la vie nous a proposer des expériences pour nous permettre de prendre conscience de cet oubli de soi que nous vivions.

1ere alerte de la vie: une personne dit de nous: “ils peuvent bien payer, ils ont plein d’argent!” Waw, mais alors, nous pensions faire plaisir! Finalement, les gens profitent juste de nous? C’est plutôt désagréable à voir!

2eme alerte, suite à nos choix de vie, nous sommes dans la galère au niveau des finances. Mais quand même, il y a pire que nous! Ben oui, donc, on continue à partager avec tout le monde. En plus, c’est bien rentré dans nos schémas! Et là, les enfants discutent:
“- C’est quoi travailler?
– C’est faire quelque chose pour un boulot et en échange tu as de l’argent.
– Ben non, c’est pas possible, papa et maman ils font toujours le boulot et on n’a jamais d’argent!”
Ben oui, papa et maman, ils essayaient de lancer leurs activités professionnelles, d’aider les autres, de ne surtout pas demander d’aide et de donner du temps dans pleins d’associations (toutes aussi intéressantes les unes que les autres mais…) !

3eme alerte de la vie: ok, tu as bien été dans la galère, tu commences à t’en sortir et maintenant? Est-ce que si je te propose de nouveau la possibilité de t’oublier pour partager, tu vas recommencer? Et oui! Une âme en peine et nous voici à nouveau en train de donner notre chemise. Mais cette fois-ci, l’expérience a été encore plus douloureuse et nous a permis de faire un grand pas! Avons-nous arrêté tout partage? Non! Partageons-nous de manière plus juste? OUI!

Si vous partagez sans justesse, vous finissez par ne plus rien avoir à partager. Vous ne pouvez alors plus aider personne, même pas vous-même!
Comme toute chose, la subtilité réside dans l’équilibre.

Et en sens inverse?

Nous avons parlé de notre manière de partager et c’est déjà une chose qui peut être compliquée à envisager. Mais si nous parlions un peu du jugement que vous portez sur les autres et leur façon de faire: “celle-ci n’est pas dans le partage, elle est fermée, inintéressante” (paf, je la catégorise). Mais, que connaissez-vous vraiment de cette personne? Savez-vous ce qu’elle partage ou non, quelles sont ses souffrances, ses peurs, ses expériences, … ?

Et pourquoi êtes-vous dérangé par le fait que, sur cette situation précise, elle ne partage pas? Peut-être êtes-vous frustré car vous attendiez quelque chose d’elle, peut-être est-ce un peu de jalousie, peut-être est-ce que cela vous exaspère car vous aussi, parfois, vous avez conscience que vous êtes fermé au partage, peut-être est-ce qu’elle ose dire non, là où vous n’y arrivez pas?

Vous voulez un exemple? Je trouve que Facebook est un “lieu” où tout est exacerbé et une source infinie d’exemples!
Une personne met une publication pour partager son humeur du moment ou proposer un service ou un objet … Oui mais voilà, vous proposez la même chose ou quelque chose qui a le même but… Et là, vous trouvez son idée tellement bonne et puis, les autres interagissent! Alors, vous attrapez votre clavier et vous mettez en commentaire “je fais ça aussi” ou “moi je préfère faire comme ça”…

Ok, remettez-vous maintenant à la place de la personne qui a mis sa créativité au service de cette publication et qui a peut-être travaillé dur pour avoir cette idée. Si elle laisse votre commentaire, est-elle dans le partage normal ou dans l’oubli de soi? Doit-elle accepter que son travail profite à tout le monde ou se respecter et faire le tri dans les commentaires? Ce n’est pas évident de se mettre à la place de l’autre, n’est-ce pas?

Ce que j’essaye de vous dire, c’est ceci: ne vous oubliez pas quand vous partagez ET, ne jugez pas trop vite ceux qui acceptent de se respecter et de ne pas être dans le partage permanent. Nous vivons dans un monde bien réel. Dans une utopie où tous les humains seraient libres et égaux, ce type de partage inconditionnel et permanent serait sûrement possible. Mais, ce n’est pas le cas. Nous ne devons pas tout vouloir des autres ni tout accepter!

Voici un schéma que je peux vous aider à modifier pour que le partage reste un plaisir et ne vous conduise pas à vous oublier !

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